Soutenance de la thèse de doctorat SACRe en Cinéma de Joseph Minster, préparée à La Fémis, intitulée
« Variations : filmer l’équivocité chancelante du monde »
sous la direction de Térésa Faucon (Université Sorbonne Nouvelle et La Fémis)
et co-encadrée par Lucas Belvaux (cinéaste)
le vendredi 13 décembre 2024
Projections (9h30-12h30) – Oral de soutenance (14h-18h)
Le jury est composé de :
Robert BONAMY, Rapporteur, Professeur des Universités – Université de Poitiers
Corinne MAURY, Rapporteure, Maîtresse de conférences HDR – Université Toulouse Jean Jaurès
Hélène AJI, Examinatrice, Professeure des Universités – École Normale Supérieure – PSL
Antoine De BÆCQUE, Invité, Professeur des Universités – École Normale Supérieure – PSL
Lucas BELVAUX, Co-encadrant de thèse, Réalisateur
Térésa FAUCON, Directrice de thèse, Maîtresse de conférences HDR- La Fémis – PSL
Delphine GLEIZE, Invitée, Réalisatrice
Bernard SÈVE, Examinateur, Professeur émérite – Université de Lille
MATINÉE : PROGRAMME DES PROJECTIONS
9h30-11h : Première partie
- Charon, 4 x 4’30, 2016.
- Ubac, 14’00, 2018.
- Nous deux encore, 29’00, 2020.
- Et de l’herbe, et des fleurs, et de l’eau,35’00, 2021.
11h30-12h30 : Seconde partie
APRÈS-MIDI : ORAL DE SOUTENANCE
14h-18h : Oral de soutenance, salle Jean Renoir
18h-19h : Pot de soutenance, foyer Renoir
« Variations : filmer l’équivocité chancelante du monde » est une thèse de recherche-création composée d’un manuscrit et de huit films que j’ai réalisés entre 2016 et 2024. J’y postule que le cinéma est un langage qui participe de la production et de l’intégration du monde à partir du réel, et que le monde présente une « équivocité chancelante ». Le passage d’une langue à l’autre est l’une des modalités de perception de cette équivocité. En tant que langage, le cinéma possède des outils qui permettent aussi d’en rendre compte : des gestes de mise en scène, que j’appelle gestes variationnels. À travers des jeux de différences et de répétitions internes aux films, les variations cinématographiques rendent en effet sensible le rapport que le monde entretient au réel. En caractérisant cette relation souterraine à partir de l’analyse d’un corpus de films, subjectif et volontairement hétérogène, je montre comment le cinéma, en intégrant le monde, le déstabilise, puis le reconfigure, et peut ainsi devenir un lieu manifeste de son équivocité. Parallèlement, je mets à l’épreuve mes intuitions en explorant différentes formes de variations cinématographiques dans un ensemble de films que j’ai réalisés autour d’un lieu équivoque du monde : un col de montagne, dans les Alpes, à la frontière franco-italienne. À l’issue de ce parcours, je m’efforce de ressaisir la diversité des gestes variationnels dans une proposition de typologie ouverte, en montrant que le choix d’utiliser la variation comme outil de mise en scène n’est jamais anodin. Il renvoie toujours à une certaine conception du monde, de la relation entre les mondes. À cet égard, on peut sans doute parler d’une métaphysique de la variation.